Kilos

Évoquer ses ancêtres pendant la Première Guerre Mondiale au cours du #ChallengeAZ, cela passe forcément par les fiches matricules. Pour les généalogistes, ces documents militaires regorgent de renseignements. Évidemment elles ont tout de même un inconvénient : elles ne concernent que les hommes.
Et parmi les informations de ces fiches matricules, j’affectionne tout particulièrement la rubrique des « caractéristiques » physiques.
J’aurais pu tout aussi bien intituler cet article « Karactéristiques », mais il faut tout de même être respectueux de l’orthographe. En tous les cas c’est ce que l’on m’a toujours dit et une de mes lectrices ex-professeure des écoles ne manque pas de me faire la remarque quand une faute a échappé à ma vigilance.

Je ne tords donc pas le cou à la langue française, mais j’utilise un subterfuge pour cette lettre K pour laquelle je dois avouer que j’étais un peu sèche.
Un subterfuge parce qu’il n’est pas du tout question de kilos, dans les caractéristiques des fiches matricules.
Et non, les autorités militaires ne pesaient pas les jeunes recrues.
Alors quelles sont ces caractéristiques physiques ?

Prenons un exemple par les branches de Monsieur et tournons-nous vers les Bretons.
Louis « Ludovic » Marie LE TENSORER (1880-1926) est le frère d’une arrière-grand-mère paternelle de Monsieur.
Il est originaire de Lannion en Côtes-d’Armor aujourd’hui, Côtes-du-Nord en 1900, année de son recrutement.
Ludovic est réformé temporairement en 1902 puis réformé N°2 en 1904 pour défaut de taille. Sous la rubrique « détail des services et mutations » de sa fiche matricule il est noté qu’il mesure 1m50.
La partie « signalement » est à peine plus généreuse : 1m51.

Le signalement de chaque soldat est composé de onze items :

• Cheveux
• Sourcils
• Yeux
• Front
• Nez
• Bouche
• Menton
• Visage
• Taille
• Taille rectifiée
• Marques particulières

Pour les cheveux, les sourcils et les yeux, c’est la couleur qui est indiquée ; pour le front, le nez, la bouche, le menton et le visage, la forme.

L’administration donne des indications aux rédacteurs des fiches pour créer une typologie et préciser le signalement, comme Arnaud CAROBBI en donne un exemple sur son site*.
Cela reste un peu vague mais nous permet d’avoir une idée de physionomie de nos aïeux.

Pour Ludovic LE TENSORER, sa petite taille me fait penser à son neveu, Pierre MARZIN (1905 – 1994) et je ne peux m’empêcher d’imaginer une ressemblance avec lui.

Nous retrouverons Ludovic LE TENSORER dans un prochain article de ce challenge AZ, à la lettre S, et je vous en dirai davantage sur son parcours militaire.

Pour aller plus loin :
*Site d’Arnaud CAROBBI, Le parcours du combattant de la guerre 1914-1918.