Il ne reste que quelques heures de ce mois de mars pour écrire et publier un article sur le #Généathème de mars, l’année 1832.
Ce n’est pas que l’inspiration me faisait défaut ou que je n’ai aucun événement généalogique qui se soit déroulé pendant cette année-là.
Au contraire, j’en ai trouvé plusieurs, et dès le début du mois j’ai commencé mes travaux. Non, ce n’est pas le défaut d’événement, mais le moyen que j’ai choisi pour vous en parler qui m’a fait prendre beaucoup, beaucoup de retard.
Je voudrais vous montrer cette année 1832 à travers une carte de France, une carte de la moitié nord de la France. Mais je ne maîtrise pas bien le produit que j’ai choisi et mon article ne sera pas terminé ce soir.
Que faire ? Être en retard ou modifier mon projet ?
Le sort en est jeté, j’infléchis le projet.
Je terminerai la carte dans quelques jours et je me concentre sur une seule de mes aïeules : Marie Thérèse BERTRAND (1789-1830), mon Sosa 125, la grand-mère d’Aricie.
Je vois bien un grand point d’interrogation se dessiner dans vos yeux.
Qu’est-ce qui lui prend de nous parler de cette femme décédée avant 1832 ?
Attendez un peu ! Un mystère entoure la vie ou plutôt la mort de Marie Thérèse.
Le 14 janvier 1832 à 9 heures du matin, quatre hommes franchissent le seuil de la mairie d’Eclaron (Haute-Marne).
C’est Nicolas PIERRE, trente-six ans, manœuvre, qui entre le premier.
Il est assisté de Louis RICHARD, cinquante-sept ans, manœuvre aussi, de Nicolas Charles GROSSE, trente-six ans et d’Antoine GERARD, soixante-cinq ans, serrurier.
Tous les quatre habitent Eclaron. Ils sont venus nombreux pour faire une déclaration peu habituelle au maire du village, Gaspard LEBLANC.
C’est Nicolas PIERRE qui prend la parole et déclare à l’édile que « le cadavre jetté sur le gravier de la rivière de Blaise par les grandes eaux dans le mois de décembre dernier était réellement le corps de Marie Thérèse BERTRAND sa femme qui a disparu de sa maison il y a environ dix huit mois sans qu’il ait pu découvrir ce qu’elle était devenue ».
Gaspard LEBLANC en est encore un peu chamboulé, au point qu’il fait une faute d’orthographe sur l’acte de décès, lui, qui a une si belle écriture et une orthographe impeccable.
L’adjoint au maire de la commune avait déjà dressé un procès-verbal le 3 décembre 1831, et le maire lui-même, le 13 du même mois, quand il avait été constaté « qu’il y avait tout lieu de croire que le cadavre trouvé sur le gravier de la rivière de Blaise était celui de Marie Thérèse BERTRAND, épouse du dit Nicolas PIERRE ».
Cette fois, c’est bien sûr, il s’agit bien de cette pauvre femme, âgée de quarante et un ans au moment de sa disparition.
Qu’est-il arrivé à Marie Thérèse aux environs de juillet 1830 ?
S’est-elle noyée ? Aurait-elle été assassinée ?
Mystère… Pas plus que d’autres descendants, je n’ai réussi à retrouver d’autres informations sur son décès.
Coïncidence ou vérification des thèses de psychogénéalogie ? Vous savez peut-être que je me prénomme Laurence ? Est-ce que je garde ainsi, au cœur de mes gênes, la mémoire de cette ancêtre que « l’eau rend » ?
Encore un mot avant de vous quitter : je n’en veux pas à la rivière Blaise. Je la trouve plutôt bien jolie et si vous allez faire du tourisme en Champagne, vers le lac du Der, pensez à flâner en bord de Blaise…
Source : Acte de décès de Marie Thérèse BERTRAND AD52_1E0182_011_01 vue 372