Au tout début de l’été, Marie Mafalda a lancé un défi au sein du groupe Facebook, « raconter sa généalogie ». Les membres avaient le temps de se préparer, de potasser leur copie, leur infographie, voire leur vidéo.
Marie nous donnait rendez-vous pour la semaine du 3 au 9 octobre 2022.
Et puis nous y voilà à cette fameuse semaine.
Le défi s’intitule et doit paraître sous le #CeJourLà.
Il s’agit de trouver une personne, un couple, qui a connu un événement entre le 3 et le 9 octobre, de raconter cet événement et de publier le jour dit de 2022.
J’adore les défis généalogiques et particulièrement les défis d’écriture.
Mais comment participer ?
Je vous l’ai expliqué dans ces pages, cette année, je suis étudiante du DU d’histoire et généalogie familiale de l’université du Mans. Depuis un mois je suis en formation jusqu’au cou, et il m’arrive même de boire un peu la tasse.
Comment lâcher prise pour participer à un défi ?
En joignant l’utile à l’agréable, chers lecteurs ! Pardon, chères lectrices et chers lecteurs.
Le moment est venu de vous informer plus avant de mes projets.
Pour le DU, je dois réaliser une monographie familiale. C’est la dernière et principale étape pour valider le diplôme. Il faut commencer tôt.
Pour réaliser le dossier, la recette se compose d’ingrédients incontournables : une famille, un personnage central, remonter son ascendance, développer sa descendance, ou les deux.
Je vous passe mes errances, mes hésitations, mes questions aux enseignants, les échanges avec les camarades de promo.
Au final, j’ai choisi de mettre Pierre Jézéquélou, laboureur breton, au centre de mes recherches.
Mais voilà, avant même de pouvoir en venir au défi d’aujourd’hui, il faut encore que je fasse une digression ! : Je ne sais pas très bien comment je dois appeler ce pauvre Pierre.
Jézéquelou est un nom, qui a beaucoup changé au fil de l’histoire, dans sa graphie et bien au-delà. Tous les généalogistes sont familiers des variantes du nom de leurs ancêtres, mais en l’espèce, j’avoue que je suis perplexe.
Je vous en dirai davantage lorsque j’aurai consulté l’ouvrage de référence sur le sujet. Sachez, pour l’instant, que Jézéquélou, Diquelou, c’est du pareil au même.
Revenons à Pierre. Il naît Jezequelou, le 22 février 1753 à Combrit, « fils naturel et légitime de Pierre et de Catherine Le Floch ». Il est baptisé le lendemain, avec Yves Berehouc comme parrain et Marie Deniel, comme marraine.
Le curé J. Riou pensait sans doute que les noms propres ne devaient pas comporter d’accent, car il n’en a mis aucun, ni sur le nom de Pierre, ni sur celui de son parrain.
Pierre grandit, trouve à se marier bien sûr, sinon quel intérêt pour moi de chercher ses descendants ?
Le jeune laboureur épouse Jeanne Garin, le 17 juin 1772. Il a dix-neuf ans, la jeune femme seulement seize.
Cette année-là, Diderot, d’Alembert et leurs camarades terminent de publier l’Encyclopédie. Nos jeunes mariés ne s’en sont sans doute pas aperçu, car ni l’un ni l’autre ne savait écrire. Par contre l’été caniculaire a dû faire partie de leurs préoccupations et peut-être aussi les épidémies de variole, grippe et typhoïde qui frappent alors le diocèse de Quimper.
Pierre et Jeanne vont vivre ensemble pendant trente ans, avoir neuf enfants, quatre filles et cinq garçons, en perdre certains en bas âge.
Je ne sais pas, pas encore, ou sans doute jamais, s’ils ont vécu heureux.
Toujours est-il que le 4 octobre 1802, c’est-à-dire le 12 vendémiaire de l’an XI…
Mais que se passe-t-il ? Impossible de trouver l’événement dans les registres d’archives. Serait-il possible qu’il y ait une erreur. Vérifions avec quelques autres arbres en ligne sur Geneanet.
Attendez-moi, je reviens très vite.
Quelques clics, puis retour sur le site des archives du Finistère.
Une faute de frappe s’était glissée sur quelques comptes.
Je ferme la parenthèse et je reprends le fil de mon récit.
Pierre et Jeanne vont vivre ensemble pendant trente-quatre ans, jusqu’au décès de Pierre, le 2 avril 1807.
Quant à Jeanne, c’est bien un 4 octobre qu’elle s’éteint mais en 1822.
Quelle coïncidence !
Jeanne Garin, la veuve de Pierre Jezequelou, est décédée il y a très exactement deux cents ans. Son fils Pierre déclare son décès, comme il l’avait fait quinze ans plus tôt pour son père.
L’acte est signé du maire de Combrit, De Kersalaün.
Un nom bien connu des combritois et pour cause : Jean Vincent Euzenou de Kersalaün n’est autre que l’arrière-arrière-petit-fils de Nicolas Euzenou de Kersalaün, laissé pour mort, le 23 juillet 1675. Les bonnets rouges révoltés l’avaient pendu à une fenêtre de son château du Cosquer.
Mais ça c’est une autre histoire, dont je vous parlerai un autre jour, quand mes recherches seront plus avancées.
Sources :
– www.geoportail.gouv.fr/donnees/carte-de-cassini, Carte de Cassini en couleur (feuilles gravées et aquarellées), issue de l’exemplaire dit de « Marie-Antoinette » du XVIIIe siècle, École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Bibliothèque nationale de France (BNF), site Géoportail, mise à jour de janvier 2013, consultation du 04/10/2022.
– https://recherche.archives.finistere.fr/document/FRAD029_EDEPOT_Combrit, Site des archives du Finistère, consultation du 04/10/2022.
– https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/ , Eglise catholique en Finistère, collections numérisées, consultation du 04/10/2022.
– DUIGOU, Serge, La révolte des bonnets rouges en pays bigouden, Quimper, Ed. Ressac, 1989.
Nous allons suivre ton projet et t’accompagner, on récoltera virtuellement un petit accessit de ton diplôme.
Merci Dominique, ça me fait bien plaisir 🙂
Ce doit être enthousiasmant de suivre cette formation !
Ah oui bien sûr 😁