T comme Tromarzin

Je vous ai dit que je n’avais pas encore trouvé de renchaînement d’alliance dans la généalogie Jézéquélou, et pourtant, j’en avais un sous les yeux. Que la mémoire est sélective ! Que la concentration sur un sujet obère une vue plus large ! Heureusement une descendante de Pierre Jézéquélou (1753-1807) m’a gentiment montré le chemin.

C’est sur la branche de Marie « Corentine » que se situe ce renchaînement d’alliance. C’est tout simple. Le 7 novembre 1920, Corentine et son époux Nicolas Pierre Marie Castric (1864-1925) marient deux de leurs filles à deux fils Quiniou de Tréméoc. « Marie » Corentine Castric (1898-1980) épouse Pierre Marie Quiniou (1892-1956), et sa cadette, Marie Louise Renée Castric (1901-1991), épouse Louis Quiniou (1898-1982). Le premier couple s’installe dans la ferme Quiniou à Rostual, en Tréméoc, le second chez les Castric, à Tromarzin, en Combrit.

Deux parfaits exemples de ce que Martine Ségalen* constatait en Pays Bigouden. La société bigoudène est égalitaire, les filles héritent au même titre que les garçons, chaque famille installe chacun de ses enfants dans une ferme d’égale importance et préserve, au mieux, le capital familial, avec les renchaînements d’alliances.

Mon sujet du jour est le T, restons donc à Tromarzin. Je suis particulièrement attachée à ce lieu-dit. Lors de promenades, je passe régulièrement devant l’ancienne ferme. C’est grâce à Tromarzin que j’ai découvert la famille Jézéquélou. Quelques surfs sur les recensements, j’y ai appris que la maison était habitée par les Castric. J’ai découvert Marie Corentine Jézéquélou, à l’air si sympathique. De fil en aiguille, j’ai rencontré des descendantes de Marie « Corentine » et appris que je devrais même dire Corentine tout court, puisque c’était son prénom usuel.

Lundi dernier, visite aux archives départementales du Finistère. Tromarzin figure sur le répertoire des procès-verbaux de vente des biens nationaux. Sous-série 1Q, pour les généalogistes amateurs. Deux lignes, pour deux rentes du 10 nivôse an II, 30 décembre 1793.
Deux rentes sur Tromarzin qui appartenaient précédemment aux Carmes du Pont l’Abbé, achetées par Gilles Ferrec pour l’une, à « Le Moine, Gilles Férec » pour l’autre.
Ce matin-là, j’avais plusieurs recherches à faire et puis, j’ai oublié de demander à consulter ces deux registres. Ce sera pour une prochaine fois.
La suite m’a réservé de bonnes surprises. Je cherchai tout autre chose en généalogie immobilière, quand, au sein des matrices cadastrales de 1882 à 1911, et de 1911 à 1956, je suis tombée sur les cases des propriétaires successifs de Tromarzin.

Même si je le savais, j’ai eu la confirmation qu’une maison, sise à Tromarzin appartenait à la famille Castric entre 1882 et 1956 : à François, décédé en 1892, puis à son fils Nicolas Pierre Marie, l’époux de Corentine, puis à Louis et Pierre Quiniou, leurs gendres. A moins que ce ne soit à leurs filles, puisque ces documents des impôts ne mentionnent que les foyers fiscaux.

Pour l’anecdote Tromarzin est devenu Trémarzin entre 1890 et 1953. Il semble que la maison ne soit pas aussi ancienne que je le pensais puisqu’il est fait mention d’une maison démolie en 1882 et reconstruite en 1890.

Revenons à ce 23 novembre 2022, voici Tromarzin ce midi. La nature est fofolle, des regains de tournesols s’égarent encore dans les champs.

*SEGALEN, Martine, Quinze générations de Bas-Bretons, Vendôme, Presses Universitaires de France, 1985.

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