Si la généalogie de Pierre Jézéquélou (1753-1807) était une pièce de théâtre, ce serait une pièce classique. Elle coche la case « unité d’action », avec deux voies, ascendance et descendance. Pour sûr, avec cinq générations d’ancêtres et dix de descendants, notre Pierre ne passe pas par la case « unité de temps ». Mais son arbre se rattrape pour l’unité de lieu.
Une très grande majorité des membres de la famille de Pierre sont nés, se sont mariés et sont décédés à Combrit, tout à l’ouest de la France, presque au bout de la terre, en Pays Bigouden.
Parmi ceux que j’ai cherchés et retrouvés, il y a bien quelques exceptions, mais ils ne sont pas légion à s’être éloignés du berceau familial. C’est toutefois plus fréquent pour nos contemporains. Pour la toute dernière génération, les naissances s’éparpillent. Pour les précédentes, les décès se font plus nombreux hors de chez soi. À la fin du XXe siècle, la plupart des descendants de Pierre quittent ce monde à l’hôtel-Dieu de Pont-l’Abbé.
Comme dans toutes les familles, des hommes ont rencontré l’Ankou* loin de leur foyer, lors des guerres. Les descendants de Pierre ont leur lot de morts pour la France. Marie « Corentine » Jézéquélou (1871-1967) a perdu son fils de vingt-trois ans, Louis « Nicolas » Castric (1895-1918), tué à l’ennemi à Conchy-les-Pots, dans l’Oise.
Quant à Marie Perrine Jézéquélou (1850-1929), elle a payé de nouveau un lourd tribut. Après le décès en mer de son mari, et de trois fils, la Première Guerre Mondiale lui enleva, un quatrième enfant et un petit-fils :
Yves Jean Marie L’Helgouarc’h (1883-1914) tombe le 12 décembre 1914 à Zillebeke, en Belgique. Il laisse une orpheline.
Jean Marie L’Helgouarc’h (1896-1918) décède le 17 juillet 1918, à bord du navire-hôpital Duguay-Trouin, stationné en rade de Moudros, île de Lemnos, en Grèce. Il avait vingt et un ans.
Enfin, il semblerait que Pierre Diquelou (1590-1646), arrière-arrière-arrière-grand-père de Pierre soit décédé à Bordeaux. Je mets encore cette information au conditionnel, car j’ai des vérifications à faire de ce côté.
*l’Ankou est la personnification de la mort en breton.