En 2010 Nicolas était le prénom masculin le plus fréquemment rencontré au fil de mes recherches généalogiques. Aujourd’hui il tient la seconde place, entre Jean et Pierre. 267 citations au total en 2021, 156 pour mes ascendants directs, 148 comme premier ou seul prénom. On rencontre des Nicolas à 73 reprises dans ma lignée maternelle et 85 reprises sur la branche paternelle.
Oui, je vous entends dire que je ne sais pas compter ! Mais mon père et ma mère sont cousins, par deux Nicolas ascendants de l’une comme de l’autre : Nicolas BAILLY et Nicolas GILLET, tous deux membres de la 14ème génération de mon arbre.
Le prénom Nicolas disparaît des prénoms familiaux au XXe siècle et renaît sous sa forme féminine. Cela nous permettra de souhaiter, le 6 mars, une bonne fête à notre cousine et à mon amie, toutes deux prénommées Nicole.
Pourquoi le 6 mars ? Nicole et Nicolas ne sont-ils pas fêtés le 6 décembre ? Certainement mais le 6 mars est le jour où l’on célèbre Colette, le diminutif de Nicole, une sainte du XVème siècle dont les parents, désolés de ne pas avoir d’enfant, prièrent Saint-Nicolas. A sa naissance, en remerciements, ils lui donnèrent ce prénom de Nicole. Devenue Colette, recluse à Corbie, la disciple de Saint François d’Assise, réforma les clarisses.
En grec, Nicolas et Nicole signifient « victoire » et « peuple », le « vainqueur des peuples ». Un choix de prénom en rapport avec la guerre, d’hommes morts pendant un conflit et pour lesquels le deuil est difficile.
Est-ce le cas pour cette cousine dont l’oncle, Jean, décédé en 1944 au STO[1] ? Son corps n’a pu être ramené en France que cinq ans plus tard.
Mais voilà que je m’égare en psychogénéalogie…
Les Nicole et Nicolle sont moins nombreuses dans nos familles que les Nicolas. Soixante-deux tout de même, ce qui place le prénom au 6ème rang des prénoms féminins. Elles sont presque toutes haut-marnaises. La plus jeune d’entre-elles, Nicole BURIDAN, appartient à la 9ème génération de mon arbre. Elle meurt en 1777, sous le règne de Louis XVI, l’année où Lafayette s’engage aux côtés des insurgés américains.
Plus d’un siècle plus tôt, on fêtait les épousailles de Nicolas Toinet JEANSON et de Nicole CLEMENT[2], à Voillecomte, le 6 juin 1670.
Juste quelques mois avant la première représentation du Bourgeois Gentilhomme, au château de Chambord, devant la cour de Louis XIV.
Un des personnages de la comédie-ballet de Molière est l’insolente servante du bourgeois et se prénomme… Nicole. Un personnage que j’ai joué en amatrice, pendant mon année de 5ème.
Il est vrai qu’au fil du XVIIème siècle le prénom était assez courant.
Voilà ce que j’ai appris au sujet de mes aïeules et aïeux Nicole et Nicolas au fil mon arbre. Alors comme le dit la chanson : Rendez-vous dans dix ans, nul doute que j’aurais encore fait de jolies découvertes.
