3ème partie
Lundi 17 mai 2021, 20h45, je reprends ma plume numérique.
Pas de quantiquette ce soir, elle a regagné son étui jusqu’à un prochain #RDVAncestral. Au fil de la journée, l’impatience de reprendre les recherches a grandi. Je sais d’expérience qu’une soirée sur l’ordinateur ne facilite pas le sommeil et pourtant j’assume ce risque.
Réfléchissons et agissons avec méthode.
Comment savoir ce qui a conduit Joseph Isidore PORNOT en prison ? Qui dit prison dit registre d’écrou.
Reprenons la fiche que j’avais établie il y a quelques années. J’ouvre mon logiciel. Je me souviens d’avoir fait une demande d’aide à un généalogiste de l’Aube. A l’époque les registres d’écrou n’étaient pas consultables en ligne.
Voilà la photo que m’a envoyée mon correspondant et ce que j’ai noté sur la fiche : 1845, incarcéré à la prison de Clairvaux sous le n° d’écrou 22305.
Par contre je n’ai pas vraiment détaillé et je ne me souviens plus comment je suis parvenue à ce résultat.
Pas de panique, aujourd’hui les registres d’écrou sont en ligne. Voyons un peu ce que l’on trouve sur le site des AD de l’Aube : AD10, vos recherches, une icône « Clairvaux », c’est bon signe, et juste à côté « généalogie ». Je défile le menu. Bingo.
Février 1843, Joseph Isidore réside à Eclaron (52). 9 mai 1846, il décède à Clairvaux. C’est parti pour une exploration élargie à ces deux dates. Trois registres, de 1836 à 1849, 1032 images. Heureusement il y a des tables.
Premier registre, rien. Second registre, des requêtes pour du transport de prisonniers, en fourgon cellulaire ? Le mot « aliéné » revient de façon lancinante. Est-ce pour conduire ces malheurs en asile psychiatrique ? En tous cas, pas de PORNOT et pas le temps de regarder plus longtemps. Continuons.
3ème et dernier registre en ligne, toujours rien.
Dommage, mais c’est ce que je craignais.
J’ai lu qu’il manquait des registres.
Si seulement j’avais noté ce que mon correspondant m’avait expliqué.
Reprenons. Normalement, je suis une fille organisée, je conserve scrupuleusement trace de mes recherches.
J’ai peut-être conservé cette discussion dans mes mails.
Yes ! J’avais créé un dossier Joseph Isidore PORNOT et je l’ai gardé ! Ça fait un moment, dis donc. Un échange d’avril 2011, dix ans déjà.
Voici la réponse de mon correspondant :
Bonjour
Suite à votre courrier qui situait l’incarcération de votre ancêtre entre février 1843 et son décès en mai 1846, j’ai donc effectué des recherches dans cette période, malheureusement infructueuses.
Aux AD , il y a les années de 1841 à août 1843 ensuite on passe au 22 juillet 1846 , il manque donc une partie de 1843 , 1844, 1845 et une partie de 1846.
J’ai trouvé le N° d’écrou de Pornot joseph N° 22305 ci joint la photo (une chance il y avait une liste alphabétique en fin de registre), le N° d’écrou 22 juillet 1846 est 24452 soit un écart de 2147 N° ce qui me fait dire que votre ancêtre est entré à Clairvaux courant 1845.
Cordialement
Daniel
Voilà…
Je m’attendais à quoi en reprenant mes recherches dix ans plus tard ?
A la réapparition soudaine des registres d’écrou ?
Dix ans plus tard, c’est toujours la même déception.
Ce soir, je ne sais toujours pas pourquoi Joseph Isidore PORNOT a été incarcéré.
Pourtant j’ai un nouvel espoir, de nouvelles pistes à explorer. Et la reprise de mes recherches n’est pas inutile. Je viens de découvrir sur le site des archives de l’Aube qu’il existe des dossiers individuels des détenus, consultables sur place. J’ai les cotes, il faudra les consulter ou faire une demande d’aide.
Et puis en attendant, je peux consulter les registres pour quelques prisonniers ou prisonnières décédés en ce mois de mai 1846…
De retour de Ville-sous-la-Ferté, une seconde question me préoccupait : Pourquoi et comment un si jeune homme est mort en prison ? Pourquoi tant de ces compagnons d’infortune, femmes, hommes et adolescents sont-ils décédés à Clairvaux ?
22h50 ! Il va encore falloir faire preuve de patience. Il est temps de refermer le clavier d’ordinateur, de trouver le sommeil.
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