Aujourd’hui pour le E de mon #ChallengeAZ, on parle École.
En France, les lois dites Jules Ferry des 16 juin 1881 et 28 mars 1882 instituent l’instruction obligatoire laïque et gratuite pour les enfants des deux sexes entre six et treize ans révolus (1).
Parmi mes Sosas, Célestin « Ernest » Fernand MILLIARD (1909-1997), mon grand-père maternel, est le seul à avoir débuté sa scolarité pendant la Grande Guerre.
Né à Velars-sur-Ouche (Côte-d’Or) le 9 mars 1909, il est le fils de George François Victor MILLIARD et d’Amélie Marguerite BRAULT.
Ses parents résident déjà à Wassy (Haute-Marne) avant-guerre, mais il semble qu’Amélie et Ernest passent une partie de la période à Nogent (Haute-Marne), dans la famille de Georges.
C’est donc à Nogent que mon grand-père MILLIARD a été scolarisé, à Nogent-Haut ou à Nogent-Bas, je ne sais le dire.
Dès septembre 1914, à la demande de l’Inspecteur d’Académie, les instituteurs et institutrices, qui ne sont pas mobilisés, écrivent une fiche de guerre. Ces documents ne portent pas sur l’École mais sur des sujets déterminés par l’administration : Comment la mobilisation s’est effectuée ? Comment l’administration s’est reconstituée ? L’ordre public, la vie économique, l’assistance…
Certains enseignants respecteront à la lettre les consignes comme à Nogent, d’autres enverront une fiche avec la simple mention qu’ils ne l’ont pas tenue. Ainsi C. DIMEY note : « Pas de fiche de guerre à Ageville (Haute-Marne).
A Nogent-Le-Haut, Mademoiselle HENRY, Directrice de l’École des Filles et Monsieur BILLIARD, Directeur de l’École des Garçons sont plus bavards et consacrent même un point aux enfants :
« Enfants-garderies
La municipalité, tout d’abord, n’a pas jugé à propos d’organiser classes de vacances et garderies.
Durant vacances 1915, garderie à Nogent-le-Bas (service assuré par personnel des deux sections, Haut et Bas sauf directeur et directrice, l’un étant employé à la mairie, l’autre s’occupant des Œuvres de guerres. »
Leur collègue de Nogent-Le-Bas reprend et développe :
« Enfants-garderies
Mes collègues et moi étions prêts à organiser une garderie pendant les vacances, mais la municipalité ne crut pas devoir solliciter notre concours à cet effet. Il est de fait que les ateliers de femmes se trouvant fermés, les mamans avaient toute latitude pour garder leurs enfants. D’autre part, les instituteurs furent occupés à la mairie, ils furent appelés à remplacer le secrétaire mobilisé dès les premiers jours. Enfin, l’Ecole maternelle fut transformée en ambulance dès la première heure de la déclaration de guerre, c’était d’ailleurs le local qui se prêtait le mieux à une garderie.
Il est bon d’ajouter que les enfants, sentant sans doute, maîtres et maîtresses présents dans la localité, se conduisirent assez convenablement.
Aux vacances de 1916, un essai fut néanmoins tenté. A tour de rôle, maîtres et maîtresses s’employèrent de leur mieux à garder les enfants de 4 à 13 ans. Une cinquantaine à peine, purent être groupés.
Les autres allaient glaner ou ramasser du bois mort ou même vagabondaient.
L’expérience fut si peu encourageante qu’elle ne fut pas renouvelée. »
Pour les enseignants, la Grande Guerre a été très meurtrière. Voici comment se termine la fiche de guerre de Nogent-Le-Haut :
« L’école de garçons de Nogent-le-Haut, a vu tomber quatre de ses maîtres et anciens maîtres.
Messieurs
Mor Abel Sous lieutenant tué à Plaines (Alsace) le 14 août 1914.
Marcout Marcel tué à Carency le 9 mai 1915.
Aubert Louis, caporal, tué à Notre-Dame de Lorette le 16 juin 1915.
Richard Maurice sergent tué à Mussy-sur-Seine le 20 octobre 1917.
L’école de Nogent-le-Bas a perdu Monsieur Sérieix instituteur au début de la guerre à Châteauvillain. »
J’ai découvert les fiches de guerre des instituteurs via le Centre Généalogique de la Haute-Marne (CG52) qui en a effectué une retranscription téléchargeable par les adhérents. Vous pouvez bien sûr trouver les fichiers numérisés sur le site des AD52.
Et puis pour le premier article de ce challenge, Jean-Marc HIDIER m’a adressé un commentaire avec l’adresse de son blog. Aujourd’hui je ne peux que partager cette adresse avec vous, puisque nous sommes en plein dans le sujet : https://instituteurs14-18.blog4ever.com/
Merci pour la dédicace. Je vais mettre un lien de votre article sur mon blog consacré aux instituteurs de 14/18
Merci à vous
Merci pour la dédicace.
Pour information François Sérieix sergent est mort à Cuperly Mont Frenet dans la Marne des suites de ses blessures le 15 juillet 1916. Il était originaire de Corrèze.
je ne connaissais pas les fiches de guerre des instituteurs
Certains sites d’archives départementales les mettent en ligne comme la Haute-Marne, une source utile 😉