J’adore écrire sur les prénoms et, aujourd’hui, je vais me régaler avec celui du jour : Guillaume.
Sur mes branches et celles de Monsieur : vingt-cinq Guillaume.
Un seul contemporain, qui se reconnaîtra, huit implexes, plusieurs de noble ascendance. Mais ici, je touche au Moyen Âge, je vais rester prudente, parce que je n’ai pas de certitude quant à mes liens généalogiques avec Guillaume de Thiers, Guillaume de Lyon, père et fils, Guillaume d’Auvergne ou Guillaume d’Aquitaine.
Ce qui est sûr c’est qu’avec les Guillaume, on navigue en noble compagnie de rois et saints.
Côté saint, Nominis en cite une bonne quarantaine. Pour ma part j’en retiendrai deux.
Le plus proche de nous, et c’est tout relatif, est saint Guillaume de Bourges (1120-1209), archevêque de la ville dont il porte le nom. C’est pour cette raison que je le cite. Bourges est la ville où reposent mes grands-parents maternels. Laissons là ce personnage historique, il est fêté le 10 janvier, rien à voir avec la date d’aujourd’hui.
Le saint, fêté le 28 mai, est saint Guillaume de Gellone, surnommé le grand.
Il est né entre 750 et 755 et mort entre 812 et 815. Duc d’Aquitaine, comte de Toulouse, et marquis de Septimanie, il a fondé, en 804, l’abbaye de Gellone, autrement nommée abbaye de Saint-Guilhem-Du-Désert et située dans l’Hérault.
Issu de la famille des Guihelmides, il a grandi à la cour royale franque dans l’entourage de Charlemagne. Sa mère, Aude, était fille de Charles Martel, son père, Thierry Ier d’Autun.
Historiquement Guillaume s’illustre dans la lutte contre les sarrasins à la fin du VIIIe siècle. En 793 les musulmans pillent Narbonne. Guilhem les combat avec ses troupes sur l’Orbieu. Les chrétiens sont défaits, mais la légende retiendra le courage de notre Guillaume.
D’ailleurs quelques années plus tard, en 801, il remporte le siège de Barcelone.
En 804, il fonde, dans le vallon de Gellone, une abbaye dont le village prendra le nom de Saint Guilhem-le-désert quelques siècles plus tard. Il s’y retire au décès de sa seconde épouse et y décède.
Au fil des siècles suivants se construira la légende : Guillaume-le-grand devient peu à peu Guillaume d’Orange, héros de chansons de gestes, victorieux du roi Corsolt, un champion sarrasin, qui lui coupe une partie du nez. Notre Guillaume acquiert le nouveau surnom de « Guillaume au court nez » (Guillaume au « corb nez » ou au « cort nez »).
Hum… Tout ça me donne envie de vacances et d’aller randonner sur les traces de Saint Guilhem. Je vous le promets, je n’ai franchement rien à y gagner, seule la balade sur Internet m’a fait découvrir cet itinéraire pédestre.
Mais me voici partie loin de la généalogie. Revenons-y quelques instants avant d’aller randonner. Quittons l’Hérault et gagnons la Bretagne avec les branches de Monsieur :
- Sosa 16, Guillaume Marie MARZIN (1828-1894), mécanicien, Lannionnais, le grand-père de Pierre MARZIN (1905-1994). Il épouse Marie Françoise Yvonne LE GOAZIOU, de Ploumilliau (Côtes-d’Armor) en 1851. Ils auront ensemble seize enfants, parmi lesquels Charles Marie MARZIN (1856-1874), Guillaume Marie MARZIN (1870-1894) et Charles Marie Eugène MARZIN.
- Soza 8, Charles Marie Eugène MARZIN (1874-1960), Lannionnais comme son père, mécanicien, industriel, fabricant de machines agricoles. Il épouse, en 1900, Honorine Perrine Marie LE TENSORER (1877-1949), Lannionnaise également. Ils auront quatre enfants.
- Sosa 4, Pierre MARZIN (1905-1994), le second enfant des précédents. Il nait à Lannion, décède à Paris. C’est lui qui sera sénateur, maire de Lannion, après avoir créé la station de réception satellitaire de Ploemeur-Bodou et son radôme. Il épouse Catherine Camille BOUTIN en 1828, à Paris.
Ils auront quatre enfants et renouent avec la tradition familiale des Guillaume et Charles. - Leur ainé est Charles Camille MARZIN (1929-1966).
- Leur troisième enfant est Guillaume Marie MARZIN (1936-1995), comme son arrière-grand-père.
- Et puis chez le BOUTIN, nous n’oublierons pas un autre Guillaume, le frère de Catherine Camille, François Camille « Guillaume » BOUTIN (1909-1982).
Voilà comment chez les Marzin, on se souvient de Saint Guillaume de Gellone, cousin d’un Charles, le plus grand : Charlemagne.
Puisque me revoici sur le terrain de la psychogénéalogie, quelques explications s’imposent. Guillaume est un prénom germanique, composé de wil, la volonté et helm, le casque, alors je vous pose la question :
Chez les Guillaume Marzin, « qui est sorti victorieux de la sottise, de la perfidie ? » Vers qui nous mènent ces « mémoires de magie ou de druide, de mage, de croisade ou de franc-maçon »* ? J’ai sans nul doute encore matière à recherches.
* Symbolique des prénoms transgénérationnels, Annie Tranvouëz Cantele.
Sources : Nominis, Wikipédia.
La symbolique des prénoms en psychogénéalogie, Paola Del Castillo, Collection Ressources et Santé, Editions Quintessence, septembre 2006.
Symbolique des prénoms transgénérationnels, un prénom pour se dépasser, Tome 1 Prénoms masculins, Annie Tranvouëz Cantele, Collection Ressources et Santé, Editions Quintessence, juin 2013.
De saint Guilhem à Guillaume d’Orange : les métamorphoses d’un comte carolingien (fin Xe-début du XIIe siècle), Pierre Chastang, p. 207-231, Entre histoire et épopée. Les Guillaume d’Orange (IXe-XIIIe siècles) : Hommage à Claudie Amado, Méridiennes, Laurent Macé, Presses Universitaires du Midi, Septembre 2020.