Vous aviez trouvé la lettre C ?
C comme coiffe évidemment et pas n’importe laquelle : la coiffe bigoudène, la coiffe la plus célèbre de Bretagne, de France et de Navarre ! Que dis-je ? La coiffe la plus célèbre au monde, par-delà les mers et océans.
Depuis les années 2000, la coiffe bigoudène, c’est l’autocollant A l’Aise Breizh dessiné par El Globos, né à Morlaix. Je vous l’accorde il est Finistérien mais tout de même la cigogne aurait pu déposer son berceau à Combrit !
Un peu plus tôt, en 1993, très exactement, la même coiffe donnait lieu à un rassemblement de quelques 250 Bigoudènes, à Pont-l’Abbé. Elles étaient venues de tout le territoire, à l’appel de l’Union penmarc’haise des amicales laïques. Parmi toutes ces dames, vingt-cinq combritoises.
Est-ce-que des descendantes de Pierre Jézéquélou (1753-1807) étaient de la fête ?
En tout cas, pas Cécile Marie Thérèse Quiniou (1932-2019), puisqu’elle ne la portait pas, à l’inverse de sa mère, Marie Louise Renée Castric (1901-1991). Emmanuelle Philippon, l’une de ses arrière-petites-filles, se souvient de l’avoir vu tirer ses cheveux en arrière pour la positionner.
Et bien sûr, avant Marie Louise, Marie « Corentine » Jézéquélou (1871-1967) l’arborait fièrement.
Maintenant que tout le monde est en mesure de se repérer parmi cette branche des descendants de Pierre, revenons au sujet du jour : la coiffe bigoudène.
L’autocollant À L’Aise Breizh s’intitule Bigoud et ce n’est pas un hasard. Au XVIIIe siècle, le bigoud était en breton le nom de la pointe de la coiffe. Il a donné ensuite son nom à la région.
La légende prétend aussi que les femmes ont adopté cette haute coiffe en réaction à l’arasement des clochers bigoudens. En représailles de la révolte des Bonnets Rouges, le duc de Chaulnes, gouverneur de la Bretagne sous Louis XIV, avait fait détruire les flèches des églises, celle de Combrit n’y a pas échappé.
Mais ce n’est qu’au cours du XXe siècle, entre les deux guerres mondiales, que la coiffe bigoudène a pris de la hauteur. A raison d’environ un centimètre par an, elle a atteint trente-huit centimètres.
Vous pensez-bien que la mettre en place est tout un art. Les pièces qui la composent sont nombreuses, le repassage préalable est fait à grand renfort d’amidon. Aujourd’hui encore les danseuses des cercles celtiques redoutent la moindre pluie, voire l’humidité ambiante.
Et puis, pour leurs cheveux, les Bigoudènes devaient avoir un budget « laque » conséquent.
Une question me vient à l’esprit : Quelqu’un pourrait me dire comment l’on s’y prenait avant l’invention de la laque ?
Sources :
– Arbre en ligne d’Emmanuelle Philippon sur Geneanet, consulté le 02/11/2022.
– Penmarc’h : exposition sur le rassemblement des bigoudènes de 1993,Ouest France du 16/08/2013 consulté le 02/11/2022.
– L’histoire de la plus célèbre coiffe bretonne…, site du Musée Bigouden, consulté le 02/11/2022.
– L’art de la coiffe en pays bigouden, site Patrimoine culturel immatériel, consulté le 02/11/2022.
On aurait pensé que la généralisation de l automobile aurait raboté les coiffes plutôt que l inverse
Et bien non 😉, mais tout de même le nombre de porteuses à beaucoup diminué.