Il y a trois mois je ne connaissais pas la famille Jézéquélou. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être une amie de longue date, de partager joies et peines au fil des décennies, pour ne pas dire, pas encore du moins, au fil des siècles.
J’ai trouvé quelques descendants de Pierre Jézéquélou (1753-1807) parmi nos contemporains. Pour le plus grand nombre je ne les rencontrerai que sur le papier ou par l’intermédiaire de leurs enfants ou petits-enfants.
Je croise aussi des descendants en chair et en os, quoique ce soit davantage sur Internet, que dans la vraie vie. J’ai le sentiment d’être un peu indiscrète, de franchir des portes, sans y avoir été invitée.
Est-ce-que c’est ça le blues du généalogiste ? J’avais très peu travaillé en généalogie descendante avant de commencer le Diplôme Universitaire Histoire et Généalogie Familiale. J’avais construit mon arbre et celui de Monsieur, avec quelques membres de nos familles. J’avais échangé avec quelques généalogistes amateurs, croisés parmi mes branches. Jamais je ne m’étais emparée de la généalogie de stricts inconnus. Jamais encore je ne m’étais invitée dans une famille si complètement étrangère à la mienne, une famille éloignée de la mienne. Huit cents kilomètres séparent Haute-Marne et Finistère.
Tout de même, j’ai rencontré quelques descendants de Pierre Jézéquélou en vrai !
Pour l’instant ils se comptent sur les doigts d’une main et sont généalogistes amateurs, ça crée des liens.
D’autres, que j’avais sollicité, n’ont pas donné suite à mes courriels et messages. Optimiste de nature, je ne désespère pas. J’ai même constitué un groupe sur Facebook des descendants de Pierre Jézéquélou, qui ne demande qu’à croître.
Mais, je vous avais promis une lettre F comme Fête ou Fontaine. Elle est bien tristounette, cette fête, et l’objectif n’est pas de vous faire pleurer comme une fontaine.
Au groupe des descendants, j’ai demandé de me suggérer des sujets pour ce challenge AZ. Parmi les propositions, pour le F, il y avait fête. Bingo, je pars pour fête, et même précisément pour « fête des bois ».
Mais de quoi s’agit-il ? Mon interlocutrice me dit simplement que c’était un moment important à Combrit, qu’elle a plein de souvenirs de cette fête. Moi, ça ne me dit rien la fête des bois. À Combrit je connais la fête paysanne et la fête d’automne, toutes deux organisées par l’association « la fête paysanne ». Et je connais le pardon de la Clarté et la fontaine miraculeuse. J’y suis même allée en rendez-vous ancestral (1).
Je tapote sur mon clavier. La récolte est maigre, quelques articles du Télégramme ou de Ouest France. Où chercher ? Que vont m’apprendre les archives départementales ? Je pianote sur le site des AD29. Sur les pages de Combrit, rien à signaler. Voyons la presse finistérienne. Il me faudra aller consulter les bulletins municipaux sur place. Il y a matière, les bulletins de 1977 à 2020 ont été déposés aux archives.
Passons aux journaux et périodiques en ligne. Le Progrès de Cornouaille par exemple.
Au hasard, je sélectionne l’année 1960, août, puisque la fête des bois avait lieu l’été dans les jardins du Cosquer, puis à Kerobistin. Les fichiers PDF sont océrisés (2), je peux faire une recherche de l’expression sur la page. Rien en août 1960, et pas davantage en août 1965.
Août 1970, c’est gagné ! Un paragraphe… Juste une mention dans le numéro du 29 août 1970. La fête des bois a eu lieu le dimanche précédent, le 23.
Deux heures de recherches, ma récolte est bien maigre. Quelques indices :
- En 2015, la fête des bois a de nouveau été organisée, après dix ans d’absence.
- Elle a aussi eu lieu en 2016.
- En 2002 et 2003, le bagad, le cercle celtique et le club de football de Combrit-Sainte-Marine l’ont coorganisée.
Quelle année pour la première fête des bois ? Quelle participation des descendants Jézéquélou à l’évènement ? Mystère et boule de gomme !
J’aurai dû intituler cet article F comme Foutu !
(1) Rendez-vous à la Clarté.
(2) Le terme océrisation dérive de l’abréviation OCR : Optical Character Recognition, c’est-à-dire une reconnaissance optique des caractères. Techniquement, il s’agit du traitement d’une image (le texte est scanné, comme par une photocopieuse) sur laquelle on fait intervenir un logiciel de reconnaissance de caractères : le logiciel déchiffre les formes et les traduit en lettres. Le logiciel « traduit » ainsi l’ensemble de l’image en texte, ce qui permet d’obtenir un fichier texte. Ce procédé permet de convertir des grands ensembles de données en textes, et de faire une recherche plein-texte. (Définition en ligne sur le site de l’École Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques, consultation du 06/11/2022)
F comme fautterequinquer ! comme fautpasdesesperer!