Dans toutes les familles, on dit des gros mots et on demande aux enfants de ne pas les répéter. Ils échappent aux parents ou aux grands-parents, les enfants n’y voient pas de mal et comprennent rarement le sens premier.
Les Jézéquélou n’échappent pas à la règle.
Si comme moi, vous n’êtes ni bretonne, ni breton, vous avez peut-être entendu quelqu’un s’exclamer : « Gast ! ». C’est aussi ce qui est arrivé aux petits enfants de Fernand Jean Marie Kerloc’h (1931-2017), époux de Cécile Marie Thérèse Quiniou, membre de la branche Marie « Corentine » des Jézéquélou.
Une des petites-filles de Fernand m’a raconté que son grand-père disait « gast a gurn » lorsque qu’il était agacé. Quant à sa grand-mère, elle préférait « ma doue benniget ».
Toujours mes difficultés de traduction, appel aux bretonnants ! : Impossible de trouver la signification en français de « a gurn ». Problème du traducteur numérique ? Expression bigoudène, éloignée du breton de Ofis Publik ar Brezhoneg* ? Au moins j’ai trouvé ce que signifie « gast » et évidemment parents et grands-parents n’ont pas envie que les plus jeunes lancent des « putains » à tout bout de champ.
Le wiktionnaire indique que « gast » vient du vieux brittonique, « chienne ». Le terme a perdu son premier sens pour devenir putain, prostituée, voire, au sens figuré garce, rosse ou vache.
Quant à la grand-mère Cécile, elle devait être très en colère pour lancer un « ma doue benniget » (prononcer « ma-doué »). Elle aurait pu se contenter du simple « ma doue », « mon Dieu », mais « benniget » en fait un vrai juron : « Nom de Dieu ! ».
Et pour en apprendre davantage, il faudra peut-être que je lise ceci :
* Office Public de la Langue Bretonne.
Sources :
– Traducteur automatique de l’Office Public de la Langue Bretonne, consultation du 08/11/22.
– Wiktionnaire, consultation du 08/11/22.
GAST A GURUN = putain de tonnerre