M comme Marine, Moran ou Meryn ? Combrit se compose depuis toujours de deux entités : le bourg et le port. Pour faire vite, le bourg et l’entité rurale, c’est Combrit; le port et la partie maritime de la commune, c’est Sainte-Marine.
Autrefois, Combrit était une très grande paroisse. Outre Sainte-Marine, elle comptait aussi les trèves* de Lambour et de l’Île-Tudy. Lambour a été rattachée à Pont-l’Abbé en 1790, et l’Île-Tudy est devenue commune en 1793.
Au fil des siècles, Sainte-Marine a pris son autonomie, ses aises. Avec le développement du tourisme, elle a même pris le pas sur Combrit. Et puis, Sainte-Marine, devenue station touristique, est située juste en face de Bénodet. Alors, sur les cartes postales, les éditeurs ont parfois oublié de mentionner Combrit, pour ne conserver que Sainte-Marine. Ils ont même entretenu une certaine confusion et laissé penser que Sainte-Marine faisait partie de Bénodet.
Peut-être l’aviez-vous remarqué sur la carte postale que j’ai publiée hier ? Je vous la montre de nouveau.
Aujourd’hui, la municipalité de Combrit revendique fièrement ses deux composantes.
Pour ce qui est de l’origine toponymique, si Combrit pourrait provenir de « combre », le barrage, le confluent ou la pêcherie, pour Sainte-Marine, je dois vous avouer que je suis un peu perdue.
Plusieurs hypothèses ont été soulevées : la première serait celle d’une déformation de Saint-Moran. La chapelle de Sainte-Marine lui était consacrée au XVIème siècle. Saint-Modéran ou Moran a été le premier évêque de Rennes entre 358 et 390. Un second Modéran ou Moderanus a lui aussi été évêque de Rennes de 703 à 730.
Seconde hypothèse avec la piste de Saint-Meryn, compagnon de Saint-Tugdual, fondateur de Combrit selon la légende. Une autre déformation de nom, pour toujours aboutir à Sainte-Marine, avec un quatrième saint ou une sainte : Sainte Marine de Bithynie, dont une statue orne la chapelle de notre lieu. Cette jeune fille a été surnommée la Déguisée et s’appelait aussi Saint-Marin. Son père s’était retiré dans un monastère, mais s’ennuyant de sa fille, il obtint l’autorisation de la faire venir auprès de lui, déguisée en garçon.
Pour les descendants Jézéquélou, Sainte-Marine a été le lieu de résidence de membres de la branche de Marie Perrine Jézéquélou (1850-1929), branche de marins-pêcheurs et de dentellières.
Marie Perrine a elle-même vécu à Sainte-Marine, à Kerobistin, précisément.
Je vous en dirai davantage à son sujet, dès demain.
*La trève est la succursale d’une paroisse de grande superficie. La subdivision permettait aux fidèles de faire baptiser les enfants très rapidement.
Sources :
– Histoire de Combrit Sainte-Marine, Site officiel de Combrit Sainte-Marine, consultation du 15/11/22.
– Articles relatifs au Saints Modéran, et à Sainte-Marine de Bythinie, site Nominis, consultation du 15/11/22.
– Recensement et dénombrement de la population de 1926, Combrit, Archives Départementales du Finistère.