Il y a vingt-huit jours, au démarrage de ce challenge, je vous ai dit que mon sujet de cette année était la généalogie de Pierre Jézéquélou (1753-1807). Je vous ai expliqué aussi que je développerai davantage trois branches de ses descendantes :
- Celle de Jeanne Louise Yvonne Cécilia Le Floc’h (1820-1893) petite-fille, de Pierre. Saint-Vennec, le lieu de vie de ses descendants, sera le sujet d’une généalogie immobilière.
- La branche de Marie Perrine Jézéquélou (1850-1929), arrière-petite-fille de Pierre, pour découvrir la vie des marins-pêcheurs de Sainte-Marine.
- Et Marie « Corentine » Jézéquélou (1871-1967), arrière-arrière-petite-fille de Pierre, qui vécut toute sa vie de femme, à Tromarzin.
Pour la généalogie d’un paysan bigouden, cela fait beaucoup de femmes, vous ne trouvez pas ?
Faisant miennes les thèses de Serge Duigou et de Martine Ségalen, je crois bien que les bigoudènes ont davantage de poids dans les familles que les femmes d’autres régions. En matière de succession, elles sont à égalité avec leurs homologues masculins. Côté pêche, il fallait bien qu’elles prennent en charge la vie quotidienne lors des absences des hommes ou pire en cas de décès en mer.
Pour autant, les bigoudens existent bel et bien ! Examinons quelques statistiques des porteurs du chromosome Y de ma monographie.
En ce 29 novembre 2022, j’ai l’honneur de vous annoncer que mon fichier de généalogie de Pierre compte 526 hommes et seulement 456 femmes. Est-ce à dire que beaucoup d’hommes sont restés célibataires ? Qu’il est né plus de garçons que de filles dans cette famille ?
Pas du tout ! Les documents d’archives sont plus masculins que féminins, les témoins des actes d’état civil, sont généralement des hommes, les prêtres, et notaires, que j’ai aussi saisis, sont tous des messieurs.
Les hommes l’emportent pour les baptêmes, avec le plus ancien recensé et le plus récent, sous réserve de saisie correcte, car je vais quelques fois un peu vite. De toutes façons, pour les naissances, ce sont les femmes qui gagnent avec la plus ancienne et la plus récente : 1580 et 2015.
À l’autre bout de la vie, idem, les femmes pour les décès, les hommes pour les inhumations. Avec les mariages, pas de sexisme, égalité femmes – hommes. Un premier mariage en 1701, un récent en 2018.
Pour terminer ce rapide tour d’horizon statistique, quels sont les prénoms de ces messieurs ?
C’est Jean qui l’emporte, mais les Marie arrivent tout de même en troisième position. Mention particulière à Corentin, à égalité avec Yves. J’aime bien Corentin, comme prénom.
Contrairement à ce que je pensai, ce n’est pas au XIXe siècle qu’il était le plus répandu, mais depuis 1987 jusqu’à aujourd’hui.
Corentin, c’est l’ouragan celte : « korventenn ». Et Saint-Corentin fait partie des saints évangélisateurs de la Bretagne. Compagnon de Saint-Tugdual, saint patron de Combrit, Saint Corentin fut le premier évêque de Quimper.
Dans mon étude, les Corentin sont déjà trente et sont nés entre 1773 et 1955.
Mais j’y pense…
Y comme Yves, ça fonctionnait très bien !
Ma fois, ce sera pour l’année prochaine !
Site « à travers l’objectif » – capture d’écran du 29/11/22
Sources :
– DUIGOU, Serge, Les bigoudens (et surtout les Bigoudènes), Quimper, Editions Ressac, 1990.
– SEGALEN, Martine, Quinze générations de Bas-Bretons, Vendôme, Presses Universitaires de France, 1985.
– Sites Geneanet et Nominis.