Joyeux anniversaires !

Déjà une semaine que j’ai présenté le premier jeu de l’oie généalogique pour les 40 ans du CGF. Un grand merci à tous les bénévoles, merci à tous les exposants, merci à tous les visiteurs.

Et flûte ! Je reprends :
Merci à toutes et tous les bénévoles du Centre Généalogique du Finistère, merci à toutes les exposantes et tous les exposants, merci à toutes les visiteuses et tous les visiteurs ! Merci pour vos compliments, la reconnaissance de mon travail, vos « c’est une très bonne idée », « c’est original »…

J’ai repris la fabrication du jeu de l’oie « des Jézéquélou de Combrit ». Une armée de korrigans me prête main forte. Ça coud, ça colle, ça garnit les boîtes et plie les arbres. C’est qu’il faut préparer un marché de créateurs du Pays Bigouden. Je vous en dis plus dans quelques jours.

Au salon de Morlaix, j’ai promis de publier quelques bonus.
Chose promise, chose due, et autant que ce soit dans le cadre du Généathème du mois !
Restons dans les anniversaires, le challenge AZ fête ses 11 ans.
Tiens, tiens… Le CGF serait-il l’heureux papa du challenge AZ ?

Trêve de plaisanterie, comme l’explique Geneatech, le 1er avril 2013 se tenait la première édition du Challenge AZ.
Vous connaissez peut-être ce défi généalogique ?

Il s’agit pour les généalogistes, associations ou services d’archives, de publier un article par jour pendant un mois. Avec une pause le dimanche, les autrices et auteurs parcourent les vingt-six lettres de l’alphabet de A à Z.

En novembre 2022, j’avais choisi de mettre les Jézéquelou au cœur de ma participation au challenge. En lettres C, D et K, trois emblèmes bigoudens : la coiffe, la dentelle et la kouign.

Si vous ne suiviez pas Histoires De Nos Familles, ou si vous voulez découvrir ou redécouvrir une recette typiquement bigoudène, poursuivez la lecture.

C comme coiffe

Évidemment, et pas n’importe laquelle : la coiffe bigoudène, la coiffe la plus célèbre de Bretagne, de France et de Navarre ! Que dis-je ? La coiffe la plus célèbre au monde, par-delà les mers et océans.

Depuis les années 2000, la coiffe bigoudène, c’est l’autocollant A l’Aise Breizh dessiné par El Globos, né à Morlaix. Je vous l’accorde, il est Finistérien, mais tout de même la cigogne aurait pu déposer son berceau à Combrit !

Autocollant Bigoud
Site À L’Aise Breizh Capture d’écran 02/11/2022

Un peu plus tôt, en 1993, très exactement, la même coiffe donnait lieu à un rassemblement de quelques 250 Bigoudènes, à Pont-l’Abbé. Elles étaient venues de tout le territoire, à l’appel de l’Union penmarc’haise des amicales laïques. Parmi toutes ces dames, vingt-cinq combritoises.

Ouest France du 16 août 2013 Capture d’écran du 02/11/2022

Au fil des années, tout doucement, les Bigoudènes ont cessé de porter la coiffe. Parmi les descendantes de Pierre Jézéquélou (1753-1807) une arrière-arrière-petite fille, Marie « Corentine » Jézéquélou (1871-1967), l’arborait fièrement. Une de ses filles, au moins, a encore suivi la tradition. Et puis, il n’y a plus eu que les danseuses des cercles celtiques pour faire connaître la coiffe.

Marie Corentine Jézéquélou (1871-1967)
Collection personnelle E. Philippon

L’autocollant À L’Aise Breizh s’intitule Bigoud et ce n’est pas un hasard. Au XVIIIe siècle, le bigoud était en breton le nom de la pointe de la coiffe. Le territoire est ensuite devenu le pays du bigoud.

La légende prétend aussi que les femmes ont adopté cette haute coiffe en réaction à l’arasement des clochers bigoudens. En représailles de la révolte des Bonnets Rouges, le duc de Chaulnes, gouverneur de la Bretagne sous Louis XIV, avait fait détruire les flèches des églises, celle de Combrit n’y a pas échappé.

Pourtant, ce n’est qu’au cours du XXe siècle, entre les deux guerres mondiales, que la coiffe a pris de la hauteur. Une dizaine de millimètres par an, elle a atteint trente-huit centimètres.

Vous pensez-bien que la mettre en place est tout un art. Les pièces qui la composent sont nombreuses, le repassage préalable est fait à grand renfort d’amidon. Aujourd’hui encore les danseuses des cercles celtiques redoutent la moindre pluie, voire l’humidité ambiante.

Pour leurs cheveux, les Bigoudènes devaient avoir un budget « laque » conséquent.
Une question me vient à l’esprit : Quelqu’un pourrait me dire comment l’on s’y prenait avant l’invention de la laque ?

D comme dentelle

La dentelle fait toute la légèreté de la coiffe, sa transparence. Une descendante de Pierre Jézéquélou (1753-1807), parmi nos contemporaines, conserve un petit tableau composé de deux parties. L’une pourrait-être l’avant de la coiffe de Marie Corentine Jézéquélou (1871-1967), l’autre, la pointe d’une coiffe plus récente, parce que plus haute.

Réalisation HDNFamilles à partir de documents personnels d’E. Philippon

C’est au début du XXe siècle que les Bigoudènes se sont mis à broder. La crise sardinière faisait rage, il fallait trouver de quoi gagner sa vie dans les familles de marins-pêcheurs. Les jeunes bourgeoises de la Ligue patriotique des Françaises initient alors les femmes au point d’Irlande. Parmi ces instigatrices, Marthe Derrien, épouse de Fernand Chauvel, maire de Combrit, et Sophie Lonlay, belle-sœur de Jacques de Thézac.

Quelques dentellières parmi les descendantes Jézéquélou, comme Marie Jeanne Biger (1896-1965), belle-fille de Marie Perrine Jézéquélou (1850-1929). Une fille de marin-pêcheur, épouse de marin-pêcheur.

K comme kouign

Si les participants du Challenge AZ voient arriver la lettre K avec quelques appréhensions, avec un sujet en Pays Bigouden, aucun souci. Le K ne manque pas dans la langue bretonne et j’ai choisi le K de kouign.

Pas le Kouign Amann, en Bigoudénie, kouign est féminin.

Vous savez peut-être que « kouign », c’est le gâteau.
Gâteau au beurre pour le Kouign Amann, Kouign pitilig, pour gâteau à la poêle, bien qu’il s’agisse plutôt de « farz pitilig » : Farz pour « far » en français et « pitilig » pour « à la poêle ».

Mais, la kouign bigoudène est un pancake.
Ou plutôt le pancake est une kouign bigoudène.
La recette en est simple : une pâte à crêpes sucrée avec de la levure de boulanger. À cuire sur la billig pour les puristes. Mais si vous n’avez pas de billig, à la poêle, ça ira très bien.

Bon, je vous dis ça, mais je n’en ai jamais fait, je préfère déguster ma kouign au beurre dans une célèbre crêperie de la pointe de la Torche. Non, non, je ne vous donnerai pas l’adresse de cette crêperie. J’ai trop peur de ne pas trouver de place, lorsque j’aurai envie d’une dégustation. Quoique, si vous insistez…

Un dernier détail, qui va sans dire, quoique…
Pour la recette, le beurre, c’est du demi-sel !

Sources :
– Arbre en ligne d’Emmanuelle Philippon sur Geneanet, consulté le 15/04/2024.
– Penmarc’h : exposition sur le rassemblement des bigoudènes de 1993,Ouest France du 16/08/2013 consulté le 02/11/2022.
– L’histoire de la plus célèbre coiffe bretonne…, site du Musée Bigouden, consulté le 02/11/2022.
– L’art de la coiffe en pays bigouden, site Patrimoine culturel immatériel, consulté le 02/11/2022.
– TANGUY, Delphine, « Le picot bigouden : de la ressource par temps de crise », Le Télégramme, 25 avril 2020, modifié le 13 janvier 2021, consultation en ligne du 03/11/2022.
– Faire une pause gourmande, site Bigoudenjoy, site officiel des Offices de Tourisme du pays Bigouden, consulté le 16/04/2024.

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