Une facture de 1948

Le sujet de la semaine 20 du challenge photographique d’UProG, l’association des généalogistes familiaux professionnels, ne m’inspirai guère. Pourtant, en fouillant les tiroirs de mes archives, j’ai fait une découverte étonnante : une facture datée de 1948. Émise par les pépinières Blaise de Void (Meuse), elle est adressée à CINET, cafetier à Bailly-aux-Forges (Haute-Marne) et à Monsieur FRANÇOIS J., horticulteur à Vaucouleurs (Meuse). À première vue, cela semble étrange, car les deux communes sont distantes de soixante-dix kilomètres. Cependant, pour moi, descendante d’Alcide Cinet (1882-1954), la découverte fait sens.

Un lien familial

Mon arrière-grand-père, Alcide Cinet, a acheté des arbres fruitiers par l’intermédiaire du beau-père de son fils, Nicolas « Justin » François (1881-1958), horticulteur à Vaucouleurs. La facture est un témoignage de cette transaction. Elle détaille l’achat de dix pommiers de différentes variétés anciennes et réputées : des reinettes de Landsberg, des Astrakan rouge et blanc, découvertes en 1780 et originaires de Russie, et des Rambours Papeleu, également russes, ramenés à l’ouest par le pépiniériste belge Adolphe Papeleu, en 1853. En plus des pommiers, le document mentionne trois mirabelliers, typiques de la Lorraine, et deux cerisiers noirs d’Écully, des variétés anciennes.

Une valeur historique

Si cet achat avait lieu aujourd’hui, Alcide Cinet aurait dépensé environ 400€ pour créer ce verger. Cette somme, bien que modeste aujourd’hui, représente une dépense significative pour l’époque. Malheureusement, je n’ai aucun souvenir d’avoir goûté les fruits de ces arbres. Sans doute est-ce mon grand-oncle qui a hérité de la parcelle au décès de ses parents. J’ai en mémoire une pièce de terre, appelée de chenevière.

Les Pépinières Blaise

Les pépinières Blaise, quant à elles, sont restées dans la famille qui leur a donné leur nom pendant plusieurs générations. Régulièrement, le patron, Paul Blaise, réalisait des campagnes publicitaires dans les journaux locaux et spécialisés. Plus tard, ses fils ont pris la relève, perpétuant ainsi la tradition familiale.

La Meuse du 9 novembre 1935 – gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Capture d’écran du 24/05/2025

Un témoignage du passé

Cette facture est bien plus qu’un simple document comptable. Elle est un témoignage du passé, une fenêtre ouverte sur la vie de mes ancêtres et leurs activités quotidiennes. Elle illustre aussi les liens familiaux et professionnels qui unissaient les communautés rurales de l’époque.

En conclusion

Voilà comment à partir d’un papier jauni, généalogistes et passionnés d’histoire remontent le temps et reconstituent le passé familial. Si vous aussi, vous avez des archives familiales, n’hésitez pas à les explorer. Vous pourriez faire des découvertes surprenantes !

Sources :
– AD 55 6 M 64 recensement de population de Void, 1926.
AD 55 6 M 64 recensement de population de Void, 1936.
– Gallica.bnf.fr, Bibliothèque nationale de France

4 commentaires

  1. Oh que oui ! J’ai des factures d’un menuisier pour la confection des meubles de salle à manger de ma grand-mère paternelle. J’ai hérité de cette salle à manger (sauf les chaises)…. Et, je suis dépositaire de bien d’autres factures, reflets d’une vie passée.

Laisser un commentaire