Le bac du Pouldu : quand la légende hante le paysage

Un défi photographique inspirant

Dans le cadre du challenge photographique de la semaine 44 organisé par UPro-G, le thème un lieu hanté m’a immédiatement évoqué le bac du Pouldu, ce passage mythique entre le Finistère et le Morbihan. Coïncidence : alors que je découvrais Passeurs d’estuaires en Bretagne de Pierre Martin, l’historien publiait Histoire des bacs et passages en Bretagne, un ouvrage qui replace ces lieux dans leur contexte historique et culturel.

La légende de Maharit et Guern

En 1857, Ernest du Laurans de la Barre, folkloriste breton, recueillait un conte tragique associé à ce lieu : un couple d’amoureux, Maharit et Guern, souhaitait traverser la Laïta. Le jeune homme appela le passeur avant de s’absenter quelques instants. Il avait recommandait à sa fiancée de l’attendre. Mais le passeur, indifférent aux supplications de la jeune fille, embarqua Maharit et s’éloigna de la rive. Alors que la barque descendait le fleuve, des spectres de femmes disparues apparurent sur les berges. Elles appelaient et tendaient les bras vers la fiancée. Saisie d’effroi, Maharit s’évanouit… et le bateau disparut à jamais.

Un paysage chargé de mystère

La carte postale ancienne ci-jointe (Archives départementales du Finistère, 2 Fi 31/46) montre un paysage idyllique, sans trace des drames qui s’y seraient déroulés. Pourtant, cette légende rappelle que chaque lieu recèle des récits oubliés, où se mêlent histoire et imaginaire.

AD Finistère, 2 Fi 31/46, le bac du Pouldu, Clohars-Carnoët, XXe siècle

Sources :
– MARTIN, Pierre, Passeurs d’estuaires en Bretagne, portraits, histoires et anecdotes, France, Éditions Sutton, 2021.
– DU LAURENS DE LA BARRE, Ernest, Veillées de l’Armor, récits populaires de Bretons, Vannes, Caudéran, 1857.
– AD Finistère, 2 Fi 31/46, le bac du Pouldu, Clohars-Carnoët, XXe siècle

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