I comme Iud

Perrine Jézéquélou (1850-1929) et Marie « Corentine » Jézéquélou (1871-1967). J’ai trouvé Pierre, mais suivant les actes son nom varie de façon importante.
Le généalogiste amateur se familiarise très vite aux changements d’orthographe et lorsqu’un individu change de village ou de région, son nom peut varier de manière considérable.

Mais chez les Jézéquélou, pas de grands déplacements. Toute la famille reste à Combrit ou presque, entre le début du XVIIe siècle et aujourd’hui. J’exagère pour les dernières générations, mais c’est exact jusqu’à la fixation de l’orthographe des noms de famille.

Pour Pierre Jézéquélou (1753-1807), trois actes, baptême, mariage, décès, et trois variantes de son nom. Des modifications qui s’expliquent puisque des personnes différentes ont rédigé ces actes. Mais tout de même passer de Jezequelou à Diquelou, c’est un mystère pour moi.

Si notre Pierre retrouve l’orthographe de son acte de baptême, agrémenté d’accents, d’autres combritois vont conserver le patronyme de Diquelou. C’est le cas pour l’acte de décès qui, sur le registre, précède celui de Pierre Jézéquélou. Le décès d’un autre Pierre, laboureur d’environ vingt-neuf ans, y figure. Un homme de la génération de son fils, un cousin germain, peut-être. Il faut dire que des Pierre Diquelou, en cherchant les enfants de notre Pierre, j’en ai trouvé cinq. Un seul de ceux-là était bien le fils de Pierre Jézéquélou (1753-1807), époux de Jeanne Garin (1756-1822).

Avec toutes ces variantes de nom, il m’a bien fallu trancher pour une seule orthographe, pour l’ensemble de ma monographie. C’est Jézéquélou qui l’a emporté. Un peu, parce qu’il me semble que c’est celle que je rencontre le plus fréquemment dans la famille, beaucoup parce que c’est celle que je préfère.

Mais d’où vient le nom Jézéquélou ? Avec cette forme en –ou, je sais qu’il s’agit d’un diminutif. C’est comme ça dans la langue bretonne. Albert Deshayes m’a appris, dans son « dictionnaire des noms de famille bretons », que c’est un nom très courant, et aux multiples variantes et diminutifs. Pour ne vous rapporter que les diminutifs combritois, on trouve Jezequellou en 1626, Diquellou en 1776. Et le nombre de variantes de la même origine est impressionnant dans toute la Bretagne : Gicquel et ses dérivés, Zicquel, Yziquel, Yéquel, Jéziquel, Jézéquel, Geziquael, mais aussi Yézou et encore Juhel.
Une seule et même origine avec le terme iud, qui signifie prince, seigneur, combattant et qui apparaît dans Iudhael, roi de Domnonée au VIe siècle. Textuellement, Iudhael, c’est le prince généreux.

Vous savez maintenant pourquoi je n’ai pas choisi « J comme Jézéquélou » pour mon prochain article. Mais je serai très étonnée que vous deviniez, pour quelle raison, il s’intitulera « J comme Jument ».

Sources :
– DESHAYES, Albert, Dictionnaire des noms de famille bretons, Italie, ACG Printing, octobre 2005, (Première édition 1995).
– Archives départementales du Finistère, Combrit, collection départementale, Baptêmes, mariages 1749-1756 3 E 51/3, 1765-1778 3 E 51/4, décès 1807 – 3 E 51/26/14.

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