Ça va être coton, pas le moindre agriculteur à l’ombre de mes branches…
Il va falloir ruser !
Voilà ce que j’ai twitté quand j’ai découvert le Généathème de ce mois.
Aussitôt la communauté des généablogueuses et blogueurs de Geneatech s’est émue : comment pas d’agriculteurs ?
D’aucunes ont du mal à choisir parmi tous les cultivateurs de leur arbre, d’autres se proposent de m’en prêter…
Pas de panique les copines, j’ai bien dit que j’allais ruser et j’ai ajouté « si je prends le défi à la lettre ».
Je vous explique.
Pour moi, prendre le défi à la lettre, c’est ouvrir mon logiciel de généalogie, faire une recherche sur les professions, cliquer… Et là… Rien, pas d’agriculteur.
Cela ne m’a pas étonnée. Le mot commence à être utilisé au XVIIIème siècle, par les intellectuels. C’est sans doute la raison pour laquelle je ne le trouve pas dans ma généalogie.
Ouvrons la recherche.
L’agriculteur est celui qui cultive la terre. Par extension, l’éleveur est aussi agriculteur et aujourd’hui le Code rural définit ainsi les activités agricoles :
Sont réputées agricoles toutes les activités correspondant à la maîtrise et à l’exploitation d’un cycle biologique de caractère végétal ou animal et constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle ainsi que les activités exercées par un exploitant agricole qui sont dans le prolongement de l’acte de production ou qui ont pour support l’exploitation. Les activités de cultures marines et d’exploitation de marais salants sont réputées agricoles, nonobstant le statut social dont relèvent ceux qui les pratiquent. Il en est de même des activités de préparation et d’entraînement des équidés domestiques en vue de leur exploitation, à l’exclusion des activités de spectacle. Il en est de même de la production et, le cas échéant, de la commercialisation, par un ou plusieurs exploitants agricoles, de biogaz, d’électricité et de chaleur par la méthanisation, lorsque cette production est issue pour au moins 50 % de matières provenant d’exploitations agricoles. Les revenus tirés de la commercialisation sont considérés comme des revenus agricoles, au prorata de la participation de l’exploitant agricole dans la structure exploitant et commercialisant l’énergie produite. Les modalités d’application du présent article sont déterminées par décret.
Article L311-1 du code rural et de la pêche maritime
Pas folichon, cette définition. C’est plus compliquer que la généalogie. Et puis, vous allez me dire : « Mais où veut-elle en venir ? »
Vous avez raison, je digresse, mais la culture, c’est important !
Revenons à nos moutons.
Je vous disais, ouvrons la recherche généalogique : Agriculteur, cultivateur…
Que dit Heredis ? Onglet « Recherches », « Recherche intelligente ».
Je complète les arguments :
Je clique sur « Rechercher ».
Bingo ! Trente et un individus.
J’aurai aussi pu rechercher dans le dictionnaire des professions, mais je n’aurai pas eu de tri automatique sur mes Sosas.
Un argument supplémentaire, le sexe, et je découvre deux femmes : Jeanne BULARD (1761-1832) et Marguerite FORIEN (1792- ?).
J’ouvre la première fiche, profession de Jeanne BULARD : cultivateur.
J’ai déjà écrit un article sur elle, dans la série « une autre épidémie ».
Jeanne est décédée du choléra en 1832.
C’est sur la table de successions et absences de Soulaines-Dhuys (Aube)* que j’ai trouvé mention de sa profession.
Seconde fiche Marguerite FORIEN.
Quand j’ai commencé mes recherches pour rédiger cet article, je ne savais pas grand-chose sur Marguerite et surtout pas qu’elle était cultivatrice, dans la Sarthe.
Ce métier au féminin m’étonne et me plaît. C’est rare sur les actes d’état civil de cette période.
Marguerite a soixante-huit ans quand elle perd son époux, René BRAULT (1795-1860).
L’acte de décès de celui-ci est rédigé ainsi :
René BRAULT, âgé de soixante-cinq ans, cultivateur, domicilié à Challes, né à Pruillé l’Eguiller, fils des défunts Louis BRAULT et Marguerite DORIZON, décédés au dit Pruillé l’Eguiller, époux de Marguerite FORIEN, âgée de soixante-dix ans, cultivatrice, domiciliée à Challes, survivante, est décédé en leur domicile au lieu de la Croix du Chêne en cette commune.
AD Sarthe Challes (1853-1872) 5Mi55_15-17 vue 437
Je n’en sais guère plus aujourd’hui sur Marguerite elle-même, car je n’ai retrouvé ni son acte de naissance, ni son acte de décès.
Ces quelques lignes sont pourtant riches d’enseignements et en dévidant cette bobine de fil, je commence à me faire une idée de la vie de ma Sosa 105 et de sa famille.
Cependant le mois de février se termine et demain Geneatech publie le thème de mars.
Comment faire ? J’hésite…
Qu’à cela ne tienne, le salon de l’agriculture ne ferme pas tout de suite, il me reste quelques jours.
Je vous le promets, je vous en dis davantage sur la vie de mon ancêtre agricultrice d’ici la fin de la semaine. A bientôt !
*AD Aube, Soulaines-Dhuys 1824-1838 3Q 7839.
Sources :
Sites « la langue française », le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales et Le Littré.
Bel enseignement, je n’y aurais pas pensé 👍
Bel article, j’ai aimé la mise en lumière des femmes cultivatrices de votre généalogie.
Je trouve souvent frustrant que la place des femmes, notamment dans les registres d’état civil, soit réduite à une portion congrue.
De mon côté, j’ai tout récemment trouvé l’acte de mariage d’un latéral, le 8 avril 1813 : Jean-Jacques Crubézi, agriculteur, épouse Anne Catherine Victoire Coste, agriculteuse. J’adore la féminisation si simple et évidente des noms de métiers…
Merci
Super l’agriculteuse 😉