Les promesses n’engagent que ceux qui les croient dit-on. Pourtant je tiens à tenir la mienne et à vous rapporter plus avant la vie de Marguerite FORIEN (1792-1866), seule cultivatrice parmi mes ancêtres.
Je vous l’ai présenté au cours de mon illustration du #Généathème de Février 2022.
Déjà, vous remarquez que le point d’interrogation, qui se substituait à l’année de décès, a disparu.
C’est qu’en cinq jours j’ai approfondi mes recherches. Il m’a fallu en faire un bon nombre pour parvenir à ce résultat. Sans doute un peu bêtement, parce que, réfléchissant un peu plus loin que le bout de mon nez, j’ai fini par trouver que Marguerite est décédée à Tours (Indre et Loire), le 6 décembre 1866.
Elle est décédée à Tours, bien sûr, parce qu’elle y a suivi ses enfants.
Henriette Marguerite BRAULT, l’aînée, et René « Auguste » Pierre BRAULT, son cadet de six ans, se sont tous deux installés dans la capitale de la Touraine.
Et ça, cela fait longtemps que je le sais. C’est même de cette façon que j’ai découvert l’existence de Marguerite.
Henriette est devenue l’épouse d’Honoré AMELOT, relieur. Ils résident tous deux rue Colbert, quand Honoré accompagne Julien PASTEAU, un voisin de sa belle-mère, fabricant de moutarde, pour déclarer le décès de cette dernière.
Auguste, le fils de Marguerite, mon aïeul, ne va pas à la mairie.
Il s’est établi à Tours comme menuisier, rue des trois écritoires, là-même où sa mère est décédée.
S’est-elle éteinte chez lui ? Cela n’est pas mentionné sur l’acte.
Marguerite FORIEN n’a pas vécu très longtemps à Tours, trois ans tout au plus. Au décès de son mari, René BRAULT (1795-1860), ils vivent tous deux à Challes (Sarthe), sur leur propriété agricole de la Croix du Chêne*.
Le frère de Marguerite, René FORIEN (1802-1847) a travaillé avec eux quelques années plus tôt.
Il était enregistré comme « domestique » chez elle, sur le recensement de 1846.
Au décès du frère, le couple prend un berger pour les aider à la ferme.
Les années passent et c’est René qui s’en va, le 29 septembre 1860.
Marguerite a déjà soixante-huit ans.
Si la seule mention de sa profession de cultivatrice est l’acte de décès de son époux, elle ne va pas poursuivre l’exploitation. Un mois et demi plus tard, elle se rend chez son notaire, Maître Urbain Jean Clément SARCE, à Pruillé-L’Eguillé pour acter plusieurs ventes :
- A son fils et sa belle-fille, un immeuble situé à Lucé (Sarthe) pour 2 442 francs.
- A François GILLES, cultivateur, François VIVET, meunier, et Auguste GERMAIN, cultivateur, tous trois installés à Challes, d’autres immeubles de la commune, pour respectivement 748 francs, 3547 francs 50 centimes et 6732 francs 20 centimes.
Elle vend aussi le 11 novembre 1860, des immeubles à Lucé à M. Albert LEGUE, propriétaire pour 3294 francs 50 centimes. Et puis elle donne quittance à François MOIROT, journalier, et René JOUBERT, cultivateur, de 30 et 50 francs.
Marguerite FORIEN n’est déjà plus cultivatrice mais propriétaire à Challes.
Le 30 du même mois, elle signe encore quelques quittances, puis l’année suivante, toujours en novembre, nouvelles quittances aux mêmes personnes. Cette fois, elle réside à Lucé.
Je trouve mention d’actes notariés la concernant, sur le répertoire de Maître SARCE, jusqu’au moins novembre 1863. Marguerite est devenue rentière.
Le 19 juillet 1863, elle a rédigé son testament.
Impossible de vous en donner la teneur, il faudra un jour que je me rende aux archives de la Sarthe pour en savoir davantage.
La cultivatrice – propriétaire – rentière de mes branches a parcouru quelques kilomètres au cours de sa vie et je suis loin de tout connaître de son histoire et de celle des siens.
Si son décès à Tours m’a valu bon nombre de recherches, le lieu de sa naissance n’a pas été plus facile à identifier.
Son acte de mariage, établi le 26 avril 1819, à Pruillé-L’Eguillé, mentionnait bien qu’elle était née le 14 mai 1792 à Saint-Mars dans la Sarthe.
Mais quel Saint-Mars ? Mystère, il en a cinq dans le département. Finalement c’est à Saint-Mars-d’Outillé que je l’ai trouvée, tandis que sa sœur Anne est née à Sarcé, et son frère René à Brette-Les-Pins.
Nicolas FORIEN et Renée MAUCOUX, les parents de Marguerite ont régulièrement changé de lieu de résidence avant de s’établir à Pruillé-L’Eguiller. Ces changements successifs leur ont permis aussi une ascension sociale, le père passant de laboureur à fermier, avant de devenir cultivateur.
Vous allez me dire : « Et en 1832 que faisait Marguerite FORIEN ? Et bien… Je n’en sais absolument rien pour l’instant. Il va falloir que je cherche encore, et encore…
Patience et nouvelle promesse, je vous dis cela dans un prochain article.
*Aujourd’hui la Croix du Chêne est un haras.