Pour cette 25e semaine de 2024, le sujet du défi photographique d’UPro-G est une vache de race régionale. Quoi de mieux pour moi que de vous montrer une bretonne ? Une race laitière que l’on trouvait aussi bien en Pays Bigouden, chez les Jézéquélou de Combrit, que dans le Trégor des Marzin, aux alentours de Lannion.
Guy de Charnacé, écrivain et journaliste, prend sa casquette d’agronome en 1869, pour décrire les races bovines françaises. Si pour la Bretonne, « la quantité du lait est inférieure à sa qualité », le bovin de petite taille n’en est pas moins apprécié de l’Angleterre à la Gironde. Dans le Sud-ouest, elle est même associée aux bazadaises*, dont elle nourrit les veaux.
Autre qualité de cette régionale, plus connue sous le nom de pie noire, elle se contente de peu pour sa nourriture. Les éleveurs la font pâturer sur la lande. Le goût de la chair n’en est que plus apprécié des anglais.
Dans la famille Marzin, cherchez le grand-père de Pierre, le polytechnicien, à l’origine de la création du Radôme. Vous trouverez Guillaume Marzin (1828-1909), mécanicien, avant son fils Charles.
En 1888, Guillaume dépose un brevet d’invention auprès du ministère du commerce et de l’industrie. À la demande de Monsieur le comte de Troguindy, agriculteur et conseiller général de Plouaret, le Lannionnais a construit un broyeur d’ajoncs. L’instrument connaît un franc succès dans toute la France et notamment sur les terres viticoles du sud du pays, où il permet de broyer les sarments de vigne. Là-bas, pendant quelques semaines, les mules sont nourries de sarments broyés et mélangés à du marc de raisin.
*La race bazadaise est originaire de Bazas en Gironde. Ancienne race de travail, elle est aujourd’hui appréciée en boucherie.
Sources :
– CHARNACÉ, Guy de, Les races bovines en France : éléments de zootechnie, Paris, C. Delagrave, 1869, consultation en ligne sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96007688
– INPI, dossier 1BB188446, brevet n°188446, hache-ajoncs à sarments de vigne pour la nourriture des bestiaux, consultable en ligne sur le site de l’INPI.
– Gallica, Journal de la Société d’agriculture de Carcassonne, 1er avril 1888.
– Gallica, Journal des viticulteurs : organe des intérêts agricoles et économiques du Midi, 5 avril 1888.
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