Mariage et remariages (3ème partie)

Un recordman involontaire, Jacques THIEBLEMONT (1649 – 1714)

Quand Jacques THIEBLEMONT marie son fils ainé, Nicolas, il a quarante cinq ans. Lui-même est déjà deux fois veuf et sa troisième épouse, Jeanne RIGNIER, n’est autre que la mère de Marie MATHON, la jeune épouse de Nicolas.

Oh là ! Je vous entends d’ici : c’est reparti, on va encore se perdre dans les méandres des mariages et remariages des THIEBLEMONT !
Que nenni, nous allons reprendre les outils de mon précédent article et faire un nouvel arbre simplifié.
Pour que cela soit bien clair, j’utilise les mêmes couleurs pour Nicolas THIEBLEMONT, le vert, et pour Marie MATHON, l’orangé.
Nicolas THIEBLEMONT est bien mon ancêtre principal de l’article intitulé « Mariages et remariages chez les THIEBLEMONT, la partie « Nicolas THIEBLEMONT (1666 – 1746), de surprises en surprises ».

Donc Jacques THIEBLEMONT, le père de Nicolas, marie son fils à Marie MATHON, la fille de sa troisième épouse, le 7 novembre 1695.
Ce même jour, il fait d’une pierre deux coups, et marie aussi l’ainée de ses filles, Jeanne THIEBLEMONT à Edmé MAILLARD. Voici une bonne manière de limiter les frais de mariage, puisque la famille n’est invitée qu’une seule fois.
Du côté des jeunes femmes, Marie a 15 ans, Jeanne 21. Les mariés sont plus âgés que leurs épouses. Tous les deux ont une petite trentaine d’années.

Nicolas et Jeanne sont issus du premier mariage de Jacques THIEBLEMONT, contracté avec Jeanne CHERIN en 1670. Ils ont eu ensemble six enfants : Nicolas, Jeanne, dont nous venons de parler ; puis Marguerite ; Claude, Jacques et enfin Michelle.
Les trois ainés vont atteindre l’âge adulte, se marier et fonder une famille à leur tour.
Plus d’événement concernant Claude après sa naissance. Quant à Jacques et Michelle, ils mourront jeunes, dix-sept ans pour le garçon, vingt-trois pour la jeune femme.
Les mentions particulières sur les registres de sépulture sont rares à cette époque, mais pour Michelle THIEBLEMONT, le curé note : « imbécile dès la naissance ».
La formule nous paraît abrupte. La définition du dictionnaire médical de l’Académie de Médecine l’est bien davantage. Elle nous permet cependant de nous représenter cette enfant.

Copie d’écran 13-06-2021 Dictionnaire médical de l’Académie de Médecine

Quelle a été la vie de cette jeune fille handicapée ? Questions qui resteront sans réponse.

Revenons un instant à Marguerite.
Je vous ai déjà parlé d’elle, mon Sosa 1083. Elle a épousé Jean COTTON. Elle est la mère des jumeaux Jean et Michel COTTON, de la branche… Marius PORTE, mon grand -père paternel.
Et voilà donc comment se rejoignent les deux branches ! Comment ma grand-mère et mon grand-père paternels étaient cousins généalogiques.
Geneanet nous en apprend davantage sur leurs liens.

Rien de mieux qu’un schéma pour comprendre très vite que Jacques THIEBLEMONT et Jeanne CHERIN sont des implexes et qu’ils ont, non pas deux mais, trois numéros Sosa ! A la 11ème génération Jacques est mon Sosa 1488, Jeanne mon Sosa 1489 et à la 12ème génération, Jacques est Sosa 2166 et 3000, Jeanne Sosa 2167 et 3001.

Mais je m’éloigne du sujet d’aujourd’hui : mariages et remariages.
Quand Jacques épouse Jeanne ils ont respectivement vingt et quatorze ans. Encore une jeune épouse, dont la vie s’arrêtera à trente ans : Elle accouche de Michelle le 18 novembre 1686 et décède dix jours plus tard. Problème à la naissance qui expliquerait l’imbécillité de l’enfant et le décès de la mère ?

Six mois plus tard, Jacques se remarie avec Antoinette CHERIN. Celle-ci étant marraine du petit Jacques, il leur a fallu une dispense d’affinité spirituelle. Effectivement, « celui ou celle qui a tenu un enfant sur les fonts baptismaux, contracte avec lui une affinité qui le rend comme son père ou sa mère, il contracte en outre une autre affinité avec les père et mère de l’enfant (compaternité) [1]».
Antoinette CHERIN, elle-même veuve de quarante-deux ans, a plusieurs enfants d’un premier lit.
Elle n’en aura pas avec Jacques et décède le 10 juin 1689. Ce second mariage aura duré moins de deux ans.

Janvier 1690, à quarante ans, Jacques THIEBLEMONT, épouse en troisièmes noces, Jeanne RIGNIER, la mère de Marie MATHONS. Pas d’enfant non plus issu du couple, bien que la jeune femme n’ait que trente-trois ans lors des épousailles.
Cinq ans plus tard elle marie sa fille au fils ainé de son époux : souci économique, une façon d’éviter que le patrimoine ne soit dispersé en successions ? Il faudra un jour que je me plonge dans les actes notariés, c’est une source que je ne connais pas encore.
Deux années s’écoulent et le curé GUERIN note sur son registre.

Flute, j’ai toujours autant de mal à le lire ! Il me faudrait aussi quelques cours de paléographie. Heureusement aujourd’hui avec Internet je peux comparer avec quelques arbres bien sourcés.
Il y a une trentaine d’années, j’aurai fait une piètre généalogiste, ou alors il aurait bien fallu s’y mettre !
Mais j’y pense ! Quelqu’un pour m’aider parmi vous, lectrices et lecteurs ?

« Jeanne Rignier femme de Jacque Thieblemont est mort… »
« …agée environ de quarante cinq ans…

Et en plus le curé la vieillit ! Cinq ans, on voit bien qu’il n’a pas recherché dans les registres précédents ! Quel intérêt pour lui ? N’aurait-il pu imaginer que, trois cent vingt quatre ans plus tard, une descendante de Jeanne s’userait les yeux sur ses écrits ?
Il va être temps de terminer cet article, les mariages et remariages ont raison de ma patience…

Mais reconcentrons-nous un peu.
Jacques THIEBLEMONT se remarie pour la quatrième fois en 1698, et Nicole RICHET mérite tout autant sa place ici. Elle aura une fille et un garçon avec Jacques. Pas d’autres informations à son sujet, si ce n’est son décès, le 4 janvier 1713, à cinquante-trois ans.

Même si l’écriture du curé VINCENT est bien plus facile à lire, il n’est pas certain que l’âge qu’il a indiqué pour Nicole soit plus juste…
Quelques clics… Actes 52, Heredis, Geneanet… Bingo ! Non seulement, je retrouve la date de naissance de Nicole RICHET (ou RICHER suivant les actes), mais j’apprends aussi qu’elle est veuve de Louis PACORET, dont elle a eu plusieurs enfants. Parmi ses enfants, vous allez rire : Marguerite PACORET, la seconde épouse de Nicolas THIEBLEMONT !
Et voilà que notre Jacques réitère le fameux coup du « je marie mon fils ainé avec la fille de mon épouse ».

Si cet épisode de vie m’amuse, la suite est moins distrayante.
Quand Jacques THIEBLEMONT est veuf pour la quatrième fois, il a soixante trois ans. S’il est encore en vie, son dernier fils, Edmé n’a que neuf ans.
Alors Jacques se remarie en septembre 1698, avec Prudence PERNET. Les époux ont tous deux une longue expérience de la vie de couple : Troisième mariage pour Prudence, cinquième pour Jacques.

Cette fois, c’est vrai, je ne sais pas grand-chose de Prudence, si ce n’est que c’est elle qui enterrera Jacques. Elle aura même un quatrième mari, Jean GOUJON.

Jacques THIEBLEMONT, recordman involontaire, décède à Robert-Magny le 9 novembre 1714. Il a 65 ans.
Sur mes branches, il est, pour l’instant, l’homme aux cinq mariages, aux trois Sosas, et un ascendant de deux de mes quartiers.
Au-delà de Jacques, une part non négligeable du sang des THIEBLEMONT coule dans mes veines et peut-être plus que ce que je ne connais aujourd’hui. Ma grand-mère maternelle était nord haut-marnaise, elle aussi, alors un jour, je vais bien rencontrer un THIEBLEMONT sur ses branches ?

[1] Cf ; Geneawiki Dispense de mariage

Sources : Centre Généalogique De Haute-Marne – Actes 52 http://www.actes52.fr

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  1. Bonjour, j’ai quelques Thiéblemont à Robert-Magny et à Nomécourt dans ma base Geneanet tsa51fr

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